dimanche 29 avril 2012

T I M

C'est le seul endroit  à la ronde où l'on peut entendre des chansons sur les bébés congelés. « Le groupe vient de Metz » raille le vendeur quand je fais mine de m'offusquer, « ça explique pas mal de choses. Mais c'est vrai que c'est pas follement réjouissant pour un samedi après-midi, en plus,  t'as vu, ya du soleil.  Je vais changer de disque». C'est l'un des deux tenanciers de cet antre microscopique, où s'entassent références obscures, fanzines fluo démoniaques et perles insoupçonnables à sillons. A première vue, Tim,  tu jurerais qu'il est le résultat d'une hybridation étonnante entre Pluto et une petite fille perverse de Yoshitomo Nara, le flegme indéniable couplé à un visage oblong au front proéminent encadré de cheveux blonds filasses. Du fond de son impasse, il fait à son contact téléphonique la confession suivante, non sans lui avoir souhaité au préalable une bonne année «  Oh tu sais, moi je mène une vie vraiment dissolue, mais je pense qu'elle me convient bien comme ça ». Le morceau suivant est tout droit issu d'une production du label « Et mon cul, c'est du tofu ? » et ça en dit déjà bien assez long sur son contenu. Je salue Tim du bout des doigts, un précieux paquet sous le bras. Dedans, de vrais lambeaux de chanteuse folk grecque et quelques autres divagations des racines.

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